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SYNDICAT NATIONAL DES TRAVAILLEURS DE L'EDUCATION DE BASE
29 février 2012

Historique du SYNATEB

Introduction ‘’Le SYNATEB est le plus grand syndicat de la Fonction Publique’’ dixit l’actuel ministre de la Fonction Publique. Ces propos ne sont pas de nature à féliciter le SYNATEB ou ses militants. C’est un cri de détresse et d’incapacité devant ce syndicat qui surprend plus d’un. Par contre, quand un militant SYNATEB entend ces propos, il est ragaillardi et fier. Quelle est cette structure qui fait tant peur ? Bref aperçu du syndicalisme dans le milieu éducatif Le Syndicat des Enseignants Africains de Haute Volta (SNEA-HV) qui regroupait les enseignants du primaire comme ceux du secondaire vit le jour en 1947. Par la suite, les enseignants du secondaire se retireront du SNEA-HV pour créer le SUVESS devenu par la suite Syndicat Unique des Enseignants du Secondaire et du Supérieur, aujourd’hui SNESS. Des divergences de lignes syndicales au sein du SUVESS vont conduire à la création du Syndicat National des Travailleurs de l’Education et de la Recherche (SYNTER) en 1981. Après le licenciement massif des enseignants du primaire sous la révolution en 1984, le SNEAH-HV va connaître d’énormes difficultés. Des tentatives de liquider ce syndicat en le remplaçant par le Syndicat National des Enseignants du Burkina (SNEB, composé essentiellement de CDR) ont été orchestrées, mais ont connu un échec. La nécessité d’un syndicat combatif, révolutionnaire de lutte de classe au niveau de l’enseignement de base, s’est fait sentir au cours des années 1990 compte tenu de l’opportunisme ambiant qui prévalait au sein du Syndicat National des Enseignants Africains de Haute-Volta (SNEAHV). Suite à la grève de mars 1984 qui a vu le licenciement de plus de 1600 instituteurs, plusieurs forces du Conseil National de la Révolution (CNR), entreprirent de créer chacune, son syndicat afin de contrôler les actions des enseignants du primaire. Ainsi fut créé le Syndicat National des Enseignants du Burkina (SNEB), puis le SYNDEB (Syndicat des Enseignants des Burkina) qui a été un mort né. A la faveur du retour de notre pays dans le processus démocratique en 1991, plusieurs courants politiques vont à leur tour entreprendre de conquérir et de contrôler les syndicats au niveau du primaire. Mais tous avaient pour objectif de les livrer au pouvoir politique, afin de mieux se positionner à la table du festin (nominations). La naissance du SYNATEB C’est dans cette ambiance de traitrise et d’hypocrisie que s’est tenu le congrès unitaire SNEAHV-SNEB. Avant même la naissance de l’organisation, les dés étaient pipés, de sorte que le nouveau bureau était bloqué dans toute action visant l’amélioration des conditions de vie et de travail des enseignants et pour cause : les différentes fractions au sein du bureau national, représentaient des intérêts divergents et à l’opposé de ceux des enseignants. Dès lors des dissensions vont naître au sein de l’appareil dirigeant du SNEA-B. Les bases qui aspiraient à la résolution de leurs problèmes se virent bloquer par les instances supérieures. Dans les sections, les militants s’aperçurent très vite de la trahison du BN. De ce fait deux options pointèrent à l’horizon : demeurer dans le SNEA-B sans lutter ou entrevoir la création d’un nouvel instrument de lutte en milieu enseignant ? La seconde option semblait la plus réaliste. C’est ainsi que la section du Boulgou et le comité CGT-B de l’enseignement de base vont jouer le rôle de pionnier en créant le Syndicat National des Travailleurs de l’Education de Base, le 28 mai 1995. La création du SYNATEB devient un évènement historique. Un syndicat révolutionnaire de lutte de classe allait se positionner dans le monde de l’éducation de base avec des objectifs clairs et réalistes (voir statuts et règlement intérieur du SYNATEB). Les lutte du SYNATEB Le nouveau syndicat va vite conquérir la confiance des travailleurs de l’éducation de base par ses luttes, ses prises de position et sa ligne syndicale. Sa capacité de mobilisation surprit les plus sceptiques. En mesurant sa force de mobilisation incontestable au sein du monde éducatif de base, il engagera une série de grèves et de négociations pour obtenir de meilleures conditions de vie et de travail pour les enseignants. Entre autres, le SYNATEB refusera d’avaliser la Réforme Globale de l’Administration Publique (RGAP) et le Plan Décennal de Développement de l’Education de Base (PDDEB) dont l’objectif premier était la contractualisation des enseignants, le blocage de leurs salaires et la précarisation de leurs emplois. Il dénoncera les innovations pédagogiques (classes à double flux, classes multigrades, écoles satellites) qui sans contexte ont contribué à la baisse de la qualité de l’enseignement dans notre pays. Le SYNATEB ne restera pas indifférent à la baisse du pouvoir d’achat des éducateurs, due d’une part à la stagnation des salaires et d’autre part à la montée vertigineuse des prix des produits de première nécessité tels que le riz, le lait, l’huile, le sucre, le carburant etc. Il va enfin conformément à l’article 5 de ses statuts et règlement intérieur s’impliquer dans la défense des libertés démocratiques et syndicales aux côtés des masses laborieuses du Burkina Faso. C’est ainsi que le SYNATEB mobilisera plus de 60% des enseignants pouvant observer la grève. Mais très tôt, l’opportunisme va gagner certains responsables du jeune mouvement notamment l’ex SG (Eric ZABSONRE), qui démasqué, décida de s’exclure du SYNATEB. La lutte contre la déviation droitière dans le SYNATEB a atteint son point culminant lors du 2ème congrès ordinaire désormais historique des 29, 30 et 31 août 2000 qui a réaffirmé la ligne révolutionnaire et anti-impérialiste de notre syndicat. Désormais, le paysage syndical est clair. D’un côté, nous avons le syndicalisme de collaboration de classe, syndicalisme désuet, alimentaire animé par les laquais du pouvoir et de l’autre, le syndicalisme révolutionnaire de lutte de classe représenté par le SYNATEB. Une telle option met fin aux errements, définit le cadre de lutte et les alliances nécessaires pour l’aboutissement de nos luttes. Il appartient aux structures et aux militants de jouer pleinement leur rôle en vue de revendiquer de meilleures conditions de vie et de travail pour l’ensemble des travailleurs de l’éducation de base. Quelques acquis des luttes du SYNATEB De sa création à nos jours, le SYNATEB aura été sur tous les fronts : boycott des GAP et des conférences pédagogiques, boycott des fiches de notation, boycott de l’encadrement des stagiaires des ENEP et de l’’ENS-UK, grèves solitaires, grèves unitaires, marches, sit-in, sit-in illimité. Au cours de ces luttes, de nombreux militants auront subi des multitudes de brimades : injures, affectations arbitraires, coupures illégales pour fait de grèves, rejets de dossiers de candidatures aux concours professionnels. Malgré tout, face à des travailleurs déterminés, le front de lutte s’élargissait confirmant ainsi la primauté du SYNATEB. C’est ainsi qu’en moins de deux décennies d’existence, malgré les trahisons et les attaques incessants de certains soit disant syndicats de l’éducation de base, le SYNATEB a pu engranger les acquis suivants : - l’augmentation des frais de correction de la copie à l’examen du CEP et du concours d’entrée en 6ème de 50 à 100 FCFA avec le maintien de la double correction en 2002 ; - la prise en charge financière des GAP et des conférences pédagogique à partir de l’année scolaire 2004-2005 ; - la participation des syndicats aux commissions d’affectation (niveau national, régional, provincial et CEB) à partir de 2004-2005 ; - l’abandon du recrutement des maîtres PPTTE par le MEBA en 2004 ; - le rejet des affectations sanctions par le MEBA en 2005 ; - les conclusions de l’évaluation des 10 ans de la RGAP qui ont consacré la faillite totale de la RGAP en octobre 2010 - l’apurement des arriérés d’avancement de 2007, 2008, 2009 et bientôt 2010 et 2011 sans condition de notes ; - la relecture du nouveau système d’évaluation avec la participation des syndicats de la Fonction Publique ; - la relecture programmée de la loi 013 portant régime juridique applicable aux emplois et aux agents de la Fonction Publique ; - la réflexion engagée par le Ministère de l’Education Nationale et de l’Alphabétisation et le Ministère de la Santé avec les syndicats sur le recrutement régional, en vue de sa suppression pure et simple ou son maintien avec des aménagements pour permettre la mobilité des agents concernés; - la révision de la carrière des enseignants brimés en cours de traitement avec incidence financière ; - la prise en compte de l’Instituteur Principal(IP) comme encadreur lors de l’organisation de la conférence annuelle des enseignants ; - l’octroi des frais d’encadrement aux maîtres conseillers en attendant la hausse des différents taux et leur inscription dans la grille indemnitaire - etc. Les alliés du SYNATEB Le SYNATEB est membre de la grande famille des syndicats révolutionnaires de lutte de classe qui est le collectif syndical CGT-B composé de la CGT-B, du SATB, du SYNTAS, du SYNATEL, du SYNATIC et du SYNATEB avec comme porte-parole le Secrétaire Général de la CGT-B. Il est membre : - du collectif des organisations démocratiques de masses et de partis politiques (CODMPP) ; - de la Coalition Nationale de lutte contre la vie chère ; - du réseau SOCIAL ALERT Burkina (ASAB) - de la Coalition Nationale de lutte pour l’éducation pour tous (CN-EPT/BF) Les perspectives de lutte Pour l’amélioration des conditions de vie et de travail des travailleurs de l’éducation de base, le SYNATEB va engager des luttes pour : - l’augmentation de la prise en charge des enseignants lors de leur conférence annuelle ainsi que son élargissement aux enseignants du privé ; - l’alignement de la prise en charge des IP à celui des autres encadreurs ; - l’ouverture d’une ligne conséquente pour l’organisation pratique de la conférence annuelle des enseignants ; - l’augmentation de la prise en charge des participants lors des GAP ainsi que son élargissement aux enseignants du privé ; - la relecture de la loi 013 afin de supprimer entre autres, toutes les dispositions qui freinent la promotion des travailleurs de l’éducation de base ; - la création d’un statut particulier et motivant pour le personnel de l’éducation de base ; - la formation adéquate du personnel enseignant après l’adoption des nouveaux outils, pour une bonne mise en œuvre du nouveau système d’évaluation. Conclusion Les acquis majeurs engrangés l’ont été grâce à l’engagement sans faille de ces vaillants travailleurs de l’éducation de base qui chaque année adhèrent par milliers à notre syndicat. Parmi eux, nombreux sont aujourd’hui des cadres supérieurs de notre ministère. Le SYNATEB, syndicat des travailleurs de l’éducation de base (IA, IAC, IP, CPI, IEPD, AAU, AIU, CASU, CISU, chauffeurs, Juristes….), est le votre. Il est votre outil le plus précieux pour la défense de vos intérêts matériels et moraux et de ceux des plus opprimés de notre pays et de ce monde. Il deviendra ce que vous voudriez qu’il soit. Vive le SYNATEB Vive le Collectif syndical CGT-B SYNATEB = UNITE – COMBATIVITE - JUSTICE
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Commentaires
S
Je suis satisfait de ce document historique qui peretra sans doute a plus d'un d'avoir plus de conviction pour les lutes a venir.
A
Cet article me plait et par conséquent je le transfère dans ma boite mail
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