DISCOURS D'OUVERTURE DU ème CONGRES ORDINAIRE
Discours d’ouverture
du 6ème Congrès Ordinaire du SYNATEB
(Ouagadougou le 1er
Décembre 2010)
Je voudrais, au nom du Bureau National du SYNATEB, remercier tous nos
invités qui ont bien voulu consacrer une partie de leur temps, pour honorer par
leur présence effective, cette cérémonie de ce matin.
Honorables
invités, chers camarades,
Le
6ème Congrès du SYNATEB se tient dans un contexte international marqué par la crise multidimensionnelle
du système capitaliste impérialiste qui se manifeste sur tous les continents à travers les réformes
néolibérales et liberticides dont les conséquences sont les fermetures
d’usines, les liquidations et les restructurations d’entreprises, la faim qui
touche 1 milliard de personnes dans le monde et qui prend des proportions
alarmantes dans 25 pays dont 18 se trouvent en Afrique.
Face
à cette crise, qui frappe de pleins fouet tous les secteurs politique,
économique, social, culturel et religieux, la bourgeoisie dans les différents
pays a choisi de faire supporter ses conséquences par les travailleurs et les
peuples. C’est avec juste raison que ces derniers refusent les mesures
antipopulaires des différents pouvoirs et mènent des luttes résolues, exprimant
leur refus de payer les frais de la crise d’un système qui les opprime et les
exploite férocement. Ainsi, les luttes des travailleurs et des peuples en
Allemagne, en France, en Grèce, en Grande Bretagne, en Belgique, en Espagne, en
Irlande, en Afrique du Sud, etc. entrent dans ce cadre. En France par exemple,
les mobilisations actuelles des travailleurs et du peuple français sont sans
équivoque, rejetant la politique du Président Nicolas Sarkozy, défenseur zélé
du Capital et de la bourgeoisie qui tente d’imposer aux travailleurs et au
peuple français des réformes injustes et impopulaires comme celle des
retraites.
Chez nous au Burkina
Faso, depuis
l’adoption des PAS en 1991, le pouvoir de Blaise COMPAORE « bon élève du FMI et de la Banque Mondiale)
tente également par tous les moyens d’imposer au peuple et aux travailleurs des mesures et réformes
impopulaires, antisociales et antinationales telles que la Réforme Globale de
l’Administration Publique (RGAP) et son Nouveau Système d’Evaluation (NSE),
pourtant rejetés avec force par les travailleurs.
Bien
que les conclusions de l’évaluation des 10 ans de la RGAP aient fortement
recommandé de relire la Loi 013 et le nouveau système d’évaluation et de lever
les options relatives aux agents contractuels et à la notation, le premier
ministre continue d’exiger des notes fictives pour les avancements de 2007 et 2008
plongeant parfois les militants non
aguerris dans une vague d’incertitudes.
Voilà
pourquoi, le Syndicat National des Travailleurs de l’Education de Base a choisi
pour son 6ème congrès de réfléchir autour du thème suivant :
« Face
à la volonté du Pouvoir de la 4ème République de contractualiser la
fonction enseignante et de banaliser l’évaluation des performances des
personnels de l’éducation de base ;
Renforçons
les capacités politiques et organisationnelles du SYNATEB pour des luttes plus
victorieuses. »
Il
est prévu le traitement d’un thème secondaire axé sur la contribution du
Syndicalisme Révolutionnaire de Lutte de Classes à la construction de l’Etat de
droit en lien avec les 50 ans de néo colonisation principalement française, 50
ans d’échecs aux plans politique, économique, social et culturel que se prépare à fêter avec faste le pouvoir de la 4ème
République.
Honorables invités,
chers camarades,
Nous
n’ignorons pas que c’est dans un contexte de vie chère, de détresse des masses
populaires que se sont tenues les élections présidentielles désastreuses du 21 novembre 2010, présidentielles qui
devront, selon la Constitution révisée en avril 2000, consacrer le dernier
mandat du Président COMPAORE. Les
responsables du parti au pouvoir, le CDP, ont alors pris la décision d’une révision de la Constitution, notamment
en son article 37 avec pour objectif de sauter le verrou de la limitation du
mandat présidentiel pour ouvrir la voie à une présidence à vie pour le
Président COMPAORE. Le pouvoir de la IVème République croit le
moment venu de torpiller les travailleurs et jeter par-dessus bord, les acquis
de la lutte du Collectif, d’enterrer le dossier Norbert Zongo et de verrouiller
le processus démocratique.
Ce
congrès sera l’occasion pour notre syndicat de prendre position publiquement
sur l’ensemble de ces questions.
Camarades
délégués, chers congressistes
Vue
la pertinence des thèmes à débattre et du contenu très formateur du congrès, je
vous invite à une ponctualité et à une assiduité exemplaires durant tous les
travaux du congrès pour permettre à notre syndicat de sortir de ce congrès plus que jamais renforcé et prêts à investir tous les champs de
bataille pour le bonheur des travailleurs et du peuple burkinabè.
Je
ne saurai terminer sans félicité le comité d’organisation grâce auquel, nous
avons pu tenir ce présent congrès et je voudrais par avance vous présenter
toutes nos excuses pour les imperfections que vous serez amenés à constater.
Encore
une fois merci à toutes et à tous d’être venus, et sur
ce, je déclare ouvert les travaux du 6ème congrès ordinaire du
SYNATEB.
Pour
le Pain et la Liberté, la Lutte continue, je vous remercie.
Pour le
bureau,
Le secrétaire Général
Tahirou TRAORE